jeudi 24 avril 2008

Promenade autour du lac

Toutes les photos : FMG © 2008

Je me suis dit : "Pourquoi rester enfermer dans mon bureau ?". Alors, ce midi, j'ai décidé d'aller faire le tour du lac. Il y a deux ans et demi que je travaille à ses côtés… et je n'avais jamais pris ce temps. Grossière erreur, désormais réparée. Et il faudra que j'y retourne !

Une fois n'est pas coutume, je laisserai la place aux images plutôt qu'aux mots !


La promenade se termine : je me retrouve en face de mon bureau. Sa fenêtre est à droite, au 1er étage juste derrière le petit rameau de l'arbre.


Je ne suis bien sûr pas le seul à profiter de ce moment de détente. Mais ne vous y trompez pas : la plupart de ces étudiants ont leur cours ouvert sur leurs genoux !

Comme dirait André, il y a pire…

mardi 22 avril 2008

C'est trop injuste…

FMG © 2008

L’hiver a été long. Le début du printemps n’a pas été très printanier. Alors quand une journée sourit au soleil, on ne peut que s’en réjouir. Comme il serait bon de se prélasser dans l’herbe verte qui borde le lac, d’écouter le chant des oiseaux qui seul trouble le silence de la nature, de relâcher pleinement tant notre esprit que notre corps. Profiter du moment présent.

Mais voilà, ce lac aux accents de vacances, ces prairies à l’herbe reposante, ces fleurs qui enfin s’épanouissent, ce calme propice à l’envoûtement… tout cela est derrière moi. À l’extérieur. Alors que moi, je suis dans mon bureau en train de travailler, sans prendre même le temps de regarder par la fenêtre. Ou alors juste un instant furtif, le temps de prendre une photo.

C’est trop injuste. Il ne faudrait travailler que lorsqu’il pleut, lorsqu’il fait froid, lorsqu’il vente. Dès que le soleil darde librement ses rayons, il faudrait pouvoir s’échapper, courir les champs, se laisser réchauffer par cette lumière bienfaisante. Réchauffer le corps comme le cœur.

Mais notre société n’est pas tout à fait bâtie sur ce modèle. Gloire au travail. À l’abnégation. Au dévouement professionnel. Honte à la paresse. À la détente. Au rêve éveillé.

Tant pis, j’ai pris quelques minutes pour rêver, pour m’échapper. Elles n’appartiennent qu’à moi. Mais déjà le soleil décline. C’est vraiment trop injuste.

dimanche 20 avril 2008

Synanatis : six nanas tissent…

FMG © 2008

Pendant que la Star Academy 2008 faisait son show au Cirque royal, j’assistais beaucoup plus modestement au spectacle donné également à Bruxelles par 6 nanas n’offrant que leurs voix a capella, sans micros ni orchestre.

Le spectacle auquel j’ai assisté valait certainement l’autre, même si – par définition – je n’ai pas vu celui-ci. Moi, j’ai vu « six femmes lumineuses et généreuses qui prennent plaisir à tisser des sons et des chants entre elles et avec le public. Tantôt à capella, tantôt accompagnées d’instruments comme l’accordéon, la guitare ou de légères percussions, elles proposent un répertoire varié et coloré. Des chants polyphoniques en français, néerlandais, bulgare, occitan, géorgien, anglais, arabe, hébreu, catalan… ».

Ce groupe vocal reste un groupe amateur, et c’est tant mieux. Les harmonies sont cependant agréables, même quand elles sont osées. Le choix de chanter sans amplification est cohérent avec la démarche, mais il me semble la desservir, car l’équilibre des voix n’est pas toujours optimal. Certaines deviennent par moments peu compréhensibles. La recherche scénique est intéressante, mais peu évidente pour des chansons plus à écouter qu’à danser. Au bout du compte, le spectacle paraît un peu long, mais néanmoins, le charme opère.

C’est vraisemblablement le plaisir qui crée l’alchimie. Ces 6 nanas ont visiblement un plaisir fondamental à chanter ensemble. Elles rayonnent. Elles créent la lumière. Rien que pour cela, la soirée est gagnée. Quel bonheur !

J’en ai ramené une vidéo. N’étant pas là pour filmer, le choix de la chanson qu’on enregistre est toujours aléatoire et on ne tombe pas nécessairement sur le meilleur morceau. Le chant indien que j’ai enregistré, en fin de spectacle, n’est pas un moment inoubliable, mais il reflète sans doute cette sensibilité, cet humour, ce rythme, cette tendresse et cette joie qui guident le spectacle.


(Mettez le lecteur audio sur Pause avant de lire la vidéo.)

jeudi 17 avril 2008

Au-delà des murailles

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas fini de parler de la Chine. Et des Jeux Olympiques qui devraient s’y dérouler dans quelques mois.

Ces Jeux sont aujourd’hui l’occasion pour beaucoup d’attirer l’attention sur la problématique du respect des droits de l’homme en Chine, et particulièrement dans la province du Tibet.

Il est assez normal et naturel de profiter d’un tel événement pour mettre en exergue les manquements d’un pays dans ce domaine. Et il est bon, sain et indispensable de dénoncer ces manquements. Les droits de l’homme sont ce qu’il peut avoir de plus précieux. Le droit de penser de manière autonome. Le droit d’avoir les convictions qu’on veut. Le droit de dire ses convictions et de vivre en fonction d’elles. Le droit de parler avec qui l’on veut parler. Le droit de choisir ceux qui veilleront au bien-être et au développement de la communauté. Le droit de vivre… Tous ces droits sont élémentaires, indispensables. Les autorités chinoises ne les respectent pas tout à fait et il faut agir pour qu’ils les respectent plus.

Je n’ai jamais été en Chine. À regret d’ailleurs : un de mes rêves est depuis longtemps de marcher sur la Muraille de Chine ! Je n’ai jamais été en Chine et je ne sais donc pas comment cela s’y passe. Mais je ne me fais pas d’illusion : les manquements aux droits de l’homme sont bien réels. Il suffit de savoir le nombre d’exécutions capitales pour en être convaincu : en 2007, en Chine, 470 personnes ont ainsi été rayées de l’humanité, pour un total de 1252 dans le monde. Pour moi, un pays qui pratique la peine de mort ne respecte pas le droit le plus fondamental, celui de vivre !

Il faut donc dénoncer les agissements chinois. Mais il faut le faire en cohérence. On ne peut pas dénoncer le non-respect des droits de l’homme si on ne les respecte pas soi-même. Toute violence à l’encontre de quelqu’un est un manquement aux droits de l’homme. Toute imposition d’une volonté à quelqu’un qui ne le souhaite pas est un manquement aux droits de l’homme. Et c’est là que je commence à me poser des questions. Quand je vois que certains essaient de voler une flamme tenue dans les mains d’une personne non valide – comme on l’a vu à Paris –, je me pose des questions. Quand certains voudraient imposer à des athlètes de ne pas participer à des Jeux pour lesquels ils ont investi des années d’effort, je me pose des questions. Quand d’autres n’ont que la violence directe pour manifester leur colère face à la mainmise chinoise sur le Tibet, je me pose des questions.

Je me pose des questions, mais je n’ai pas forcément les réponses. Comment faire évoluer la situation sans devenir soi-même violent ? Je n’en sais trop rien. Je suis loin de condamner toutes les actions qui sont réalisées. Mais je rêve d’actions qui mettraient le doigt sur les manquements sans faire violence à qui que ce soit. Pas même aux Chinois. Ni au sens de l’honneur du peuple chinois.

Je redis que le respect des droits de l’homme est indispensable pour tout pays. Mais les nombreux séjours que j’ai faits dans des pays du Sud m’ont aidé à comprendre que les droits de l’homme ont été définis par ceux du Nord. Ce sont fondamentalement des droits individualistes. La notion de collectivité, de communauté, y est peu présente. Or, c’est cette notion qui se trouve à la base de nombreuses organisations sociales du Sud. Je n’ai jamais été en Chine, mais j’ai travaillé dans des pays asiatiques. Et je sais que les relations, notamment hiérarchiques, ne s’y vivent pas de la même manière que chez nous. Cette réalité ne peut justifier le moindre coup de canif aux droits de l’homme. Mais il nous faut quand même comprendre que les réalités sociales sont différentes de culture à culture, que les relations sociales ne sont pas organisées partout sous le même modèle que les nôtres. Il nous faut aussi ne pas oublier que les Chinois étaient en 2007 au nombre de 1 321 851 888 personnes – un être humain sur 5 – qui, il n’y a pas si longtemps encore, vivaient dans des régimes vassaliques. La démocratie à l’occidentale ne s’est pas faite en une décennie… et quand on voit comment elle est vécue ci et là, on peut se dire qu’il lui faudra encore de nombreuses années pour réellement respecter les droits de l’homme. Chaque droit, de chaque homme. N’exigeons pas de sociétés organisées d’une autre manière que les nôtres de brûler les étapes.

Œuvrons quotidiennement pour le respect des droits de l’homme. En Chine comme ailleurs. En commençant par chez nous. En commençant par notre vécu quotidien, avec nos proches, avec les exclus de nos sociétés. Chaque fois qu’un droit de l’homme est méprisé, c’est toute l’humanité qui est bafouée. Osons nous regarder en face. Osons dépasser les murailles, celles des autres comme les nôtres.

samedi 12 avril 2008

Pour une poignée de boules

Il y a 50 ans, en avril 1958, commençait l’Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles. L’Atomium en fut incontestablement le plus beau des joyaux.

Mais il n’y avait pas que ça. Ce fut une fête extraordinaire, branchée sur la modernité. C’était la première exposition universelle après la fin de la dernière guerre mondiale. Le symbole est fort. Les peuples pouvaient vivre ensemble et montrer ce qu’ils avaient de mieux.

J’avais 4 ans et demi. J’habitais Bruxelles. Nous sommes allés, tout naturellement, quelques fois voir cette exposition extraordinaire. J’en garde les premiers souvenirs réellement conscients de ma vie. Des images qui n’appartiennent qu’à moi. Je revois l’arrivée des trams, avec des passerelles qui permettaient de les surmonter. Je revois la flèche du génie civil, majestueuse construction de 80 mètres de long se dressant à 36 mètres du sol. Je revois les cabines du téléphérique voguer majestueusement au-dessus de nos têtes. Je revois encore l’éléphant de Côte d’Or qui distribuait des chocolats à l’aide de sa trompe… Je me revois enfin proclamant haut et fort auprès de ma famille être non seulement le dessinateur des plans de l’Exposition en forme de vache, mais aussi de ceux de l’Atomium.

L’Atomium ! On y revient. Cinquante ans plus tard, il est toujours là. Plus pimpant que jamais d’ailleurs, après sa remise à neuf d’il y a quelques années. Et pour fêter les 50 ans, cette extraordinaire construction retrouve son drapeau belge, fièrement porté. Le fait que la Belgique ait choisi, en 1958, de se symboliser dans une représentation de l’atome n’est pas anodin : la Belgique est un tout petit pays, comme l’atome est tout petit. Comme le chante Claude Semal, tout est petit dans le pays petit. Mais cette petitesse fait de grandes choses, et autant en être fier. En règle générale, je ne suis pas trop sensible à la symbolique des drapeaux. Je me méfie de tout nationalisme, car il peut toujours dévier vers l’extrémisme. C’est très dangereux ! Mais, ce soir, je l’avoue, cela me fait plaisir de voir ce drapeau belge flotter au sommet de l’Atomium.

mardi 8 avril 2008

La classe buissonnière

FMG © 2008

Hier, je participais à une conférence pédagogique d’une école secondaire, consacrée à l’évaluation. C’est une école relativement classique, quelque peu élitiste sans se l’avouer, mais qui a certainement la volonté de progresser. J’avais été étonné d’entendre dire qu’en quinze jours de vacances, les élèves n’arrivaient pas nécessairement à se rattraper. Je suis toujours étonné de découvrir que c’est pendant les vacances que les élèves sont censés apprendre ce qu’ils n’ont pas appris pendant le temps scolaire. C’est – selon moi – une conception un peu bizarre à la fois des vacances et de l’école…

Mais mon propos n’est pas là. Aujourd’hui, en quittant mon bureau pour rejoindre celui d’un collègue, je regarde par la fenêtre… et je vois une classe d’élèves assise sur ce bout d’herbe qui borde le lac. Je ne sais pas plus que ce que j’ai vu : des élèves assis sur l’herbe, visiblement en train de faire quelque chose. Je ne sais pas de quelle école ils venaient. Je ne sais pas depuis combien de temps ils étaient là et combien de temps ils sont restés. Je ne sais pas ce qu’ils faisaient.

La seule chose que je sais, c’est que cette classe – élèves et professeurs – avaient bien raison d’être là. Je suis sûr que chaque élève de ce groupe a appris quelque chose aujourd’hui. Quelque chose qu’il n’est ni prêt ni près d’oublier. Les classes devraient bien plus souvent aller s’asseoir dans l’herbe, se promener dans les bois, errer dans les cités, visiter des industries. Non pas pour perdre – ou gagner ? – un peu de temps. Mais pour apprendre de la vie. Que ce qui s’écrive sur les pages blanches du cahier vienne de la vie et non pas des livres.

Célestin Freinet disait que pour rénover sa classe, il fallait commencer par supprimer l’estrade… la moitié du chemin était alors parcourue. J’ai toujours dit et pensé que pour parcourir l’autre moitié du chemin, il suffisait de laisser ouverte la porte de la classe. En sortant de celle-ci, les professeurs parcourent un beau bout de chemin vers les apprentissages fondamentaux. Ceux de la vie.

lundi 7 avril 2008

Entre SPA et SPAM, je n’hésite pas !

L’informatique a ses limites… Un de ses fléaux est le SPAM, le pourriel. Dans ma boîte aux lettres professionnelles, j’ai reçu aujourd’hui 5 messages… et 151 pourriels ! J’avoue que je ne les ai pas vraiment vus : le gestionnaire des indésirables de Thunderbird les a directement aiguillés vers le dossier des indésirables et il les supprimera dans 2 jours. Au quotidien, pas de problème. Sauf quand je suis en mission. Je lis alors mon courrier par l’intermédiaire d’un webmail dans lequel les pourriels sont encore présents et il faut donc commencer par les supprimer, alors que j’ai des tas d’autres choses à faire.

Mais les spams s’introduisent partout. Depuis quelques temps, ce blog – comme bien d’autres – en est victime. Certains commentaires apparaissent qui renvoient à un site visant à vendre de manière abusive des outils de soi-disant protection. Dès que je vois qu’un tel commentaire a été publié, je l’efface… mais je ne suis pas en permanence devant mon ordinateur ! Je pourrais bien sûr mettre une protection sur les commentaires, soit en n’autorisant leur publication qu’après lecture soit en demandant d’introduire un code de vérification, qu’on appelle aussi joliment un captcha. Je pourrais… mais je n’ai pas envie d’obliger ces entraves à ceux (surtout à celle !) qui acceptent de me laisser quelques commentaires. Mais si les spams se généralisent, je devrai peut-être y arriver.

J’ai depuis aujourd’hui une autre manifestation de ces foutus pourriels : l'adresse de contact de mon site personnel, a été utilisée par des spammeurs pour envoyer des messages. Comme il y a évidemment dans leurs listes des tas d’adresses qui n’existent pas, je reçois des paquets de messages d’erreur me signalant que le destinataire n’est pas là ! Et ces messages d’erreur ne sont évidemment pas identifiés comme des spams, ce qu’ils ne sont d’ailleurs pas. Bref, je dois les effacer manuellement… en vérifiant bien que ne se glisse pas dans le tas un vrai message.

Bref, je râle. Ça n’a pas beaucoup d’intérêt… et je suis désolé d’ennuyer le monde avec ça. Mais ce soir, c’est le monde qui m’ennuie. J’aurais besoin d’un petit séjour de détente dans un SPA avec des massages à volonté plutôt que des messages non désirés !

samedi 5 avril 2008

La fleur de prunier

FMG © 2008

En Chine, la fleur de prunier qualifie le caractère inflexible de l’homme, du fait de sa résistance exceptionnelle au froid par temps de neige et de vent. Elle est en tout cas une des premières fleurs à apparaître au début du printemps. Cette année, elle a un peu de retard. Le mois de mars a été ce qu’il fut.

Ces premiers jours d’avril sont enfin l’occasion pour la nature de reverdir, de refleurir. La force de la vie se tend une fois de plus. Elle vainc l’obscurité et la froideur. Elle crée l’incommensurable beauté du monde. Inflexiblement, inexorablement, elle avance sans se retourner. Fière d’être ce qu’elle est.

Pendant ce temps, au Zimbabwe, un vieil homme s’accroche au pouvoir. Quelque part dans la forêt colombienne, une femme se meurt de n’être qu’une monnaie d’échange dévaluée. À Charleville-Mézières, un individu nargue ses victimes en n’hésitant pas à se traiter lui-même de monstre. N’ayant rien d’autre à faire que de renifler du gaz de briquet, cinq jeunes de par chez nous, âgés de 13 à 17 ans, ne réussissent qu’à créer l’explosion qui leur laissera des traces à jamais. Un peu partout, le nombre de personnes qui se demandent comment ils vont pouvoir acquérir l’indispensable augmente sans cesse. La nature elle-même ne sait plus trop ce qu’elle doit penser de l’évolution climatique. On pourrait continuer ainsi la longue litanie de ce qui ne va pas.

Pendant ce temps, la vie continue. Telle une fleur qui renaît chaque printemps pour résister au froid, au vent, à la pluie. Cette fleur elle-même finira par disparaître. Ou plutôt, elle se transformera en un fruit qui pourra, à l’insu de son plein gré, soit nourrir le plaisir de ceux qui aiment le déguster, soit se transformer en alcool de prune dont certains raffolent, soit tomber en terre pour laisser son noyau devenir à son tour arbuste et faire naître d’autres fleurs.

Tout cela a-t-il un sens ? La vie n’a jamais que le sens qu’on lui donne. Et chaque petite parcelle de vie fait de celle-ci un sens permis, loin d’être interdit. Osons la vie.

jeudi 3 avril 2008

Les signaux détournés (5)

Mardi dernier, en arrivant à Louvain-la-Neuve, je vois ce nouveau signal. Je ne m’étonne pas trop : Louvain-la-Neuve est une ville étudiante et de nombreux auto-stoppeurs y exercent chaque jour. Il y a même, à côté de la gare de bus, une statue d’un auto-stoppeur : Augustin. Le panneau était affiché juste à côté de la statue et j’ai trouvé tout à fait normal que la zone où il se situait devienne la zone obligatoire pour les auto-stoppeurs. Cela ne pouvait que limiter les risques. J’ajoute que j’ai trouvé la silhouette plutôt féminine et que je me suis senti prêt à prendre n’importe quel auto-stoppeur qui aurait cette grâce-là !

Ce matin, je suis passé à nouveau par là et il y avait effectivement plusieurs auto-stoppeurs et auto-stoppeuses en pleine action. N’allant pas très loin, je m’apprêtais à continuer mon chemin quand un policier me fit signe de me ranger. Il me demanda pourquoi je ne respectais pas la nouvelle signalisation ! Voyant mon air étonné, il m’expliqua que ce nouveau signal obligeait non seulement les auto-stoppeurs (et auto-stoppeuses) à œuvrer dans la zone délimitée, mais aussi les automobilistes à s’arrêter et à embarquer au moins un auto-stoppeur allant dans leur direction.

Il m’a expliqué que pour le moment, comme c’était en période de vacances universitaires, toute la signalisation n’était pas encore complète, mais qu’à partir de la rentrée la gare de bus allait être supprimée et être utilisée comme zone d’embarquement. Les différents quais de bus correspondraient aux différentes directions possibles, ce qui permettrait de gagner beaucoup de temps, car les auto-stoppeurs (et auto-stoppeuses) et les automobilistes iraient directement sur le quai approprié. J’étais à vrai dire autant abasourdi qu’émerveillé.

Je signalai quand même au policier que je n’allais pas plus loin qu’un kilomètre, et encore puisque à vol d’oiseau et à pied mon point d’arrivée n’était distant que de 500 mètres (les voitures doivent faire beaucoup de détours à Louvain-la-Neuve, ville piétonne avant tout). Il m’a rétorqué que ce n’était pas mon problème de savoir si les auto-stoppeurs (ou auto-stoppeuses) avaient envie de parcourir 1 ou 10 km et que si on s’embarrassait de telles considérations, le système risquait bien d’être attaqué par la Ligue des droits de l’homme ! J’ai failli lui demander si cette Ligue se préoccupait de mes droits à moi, mais je me suis dit que c’était peut-être ce que les Chinois demanderaient si on leur disait qu’ils ne respectent pas les droits des Tibétains. Et comme ce débat politique risquait de nous emmener très loin, j’ai préféré me contenter de parcourir mon kilomètre, accompagné… d’une adorable auto-stoppeuse à laquelle je ne résistai pas lorsqu’elle me demanda de faire un petit détour pour la raccompagner jusque chez elle. Si elle m’avait demandé d’entrer pour boire un dernier verre, je ne crois pas que j’aurais hésité longtemps… mais elle s’est contentée de me remercier avec un beau sourire en me disant « Peut-être à une autre fois ».

Je suis reparti jusqu’à mon travail. Repassant devant la zone d’embarquement, je me suis empressé d’embarquer un quidam quelconque que j’ai amené 15 km plus loin. Cela m’a pris 10 secondes. Tout semblait tourner comme sur des roulettes. Je crois qu’ils ont enfin trouvé un moyen de régler les problèmes de mobilité et de pouvoir d’achat. Je crois que demain, je rentrerai chez moi en stop !